Pentecôte à Sorèze.

Seuls ces grands arbres, marronniers et platanes centenaires, peuvent avec quelques pierres archaïques témoigner du passé de ce lieu. Si le printemps colore avec outrance le parc et les vestiges, je n’y entendrais plus jamais aucun chant d’oiseaux, plus aucun cri d’enfants. Pentecôte fait encore rêver ces vieux élèves sages qui viennent fouiller cette année encore, leur champ de souvenirs jadis glorieux.

La vieille école est restaurée avec l’art moderne. Les murs sont clairs et la lumière embellit, mais l’âme est absente comme une fatalité.

 Feront-ils encore craquer les bois de ce parquet jusqu’à ce que le vacarme des pas fasse trembler la grande salle d’études ? Sentiront-ils encore l’odeur de charbon, d’encre et de poussière qui rassuraient l’hiver par grand froid ? Ils grelottaient, les malheureux, d’avoir trainé leurs godillots au rythme des tambours dans la neige vers le petit cimetière derrière les cyprès. Un des vieux pères Dominicains y avait été enfoui sous la terre glacée.

Un jeune photographe peintre exposait cette année ses œuvres avec fierté. Alors que je lui demandais pourquoi les ciels des paysages étaient tous sans soleil, il me confiait qu’il ressentait ici une profonde tristesse :

 – Regardez les portraits d’élèves dessinés au fusain sur de vieux cahiers de classe, me dit-il, ils sont exposés le long des couloirs. Tous ont le regard triste et plein de larmes. Mes photos montrent l’école, ses murs, son parc, j’y ai ajouté le ciel qu’elle mérite…

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[Tchema]

Un album avec d'autres photos peut être consulté ici. Quelques articles y font également référence tout au long de ce blog comme une partie de ma vie... Une partie seulement. N'hésitez pas à me
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