Mater Angélica
Il y a près d'un siècle, quelque part dans le Sud, un Ange ouvrait les yeux. La douceur de son regard diffusa l'amour autour de lui. Et chacun venait chercher le plaisir et la joie.
Très vite, son regard offrit la tendresse à ses enfants buvant au sein de la Mater Angélica.
Comme Marie, ses yeux restèrent trop souvent baissés. Ils offrirent peu à peu des perles mal cachées de douleur mal soignée. Ce fut le début d'un cycle de tristesse.
La guerre des hommes les ouvrit d'effroi. Et ce regard si beau, déjà ridé de mille larmes contenues, se ferma à la joie du jeune âge.
Les souffrances du corps ne purent changer alors l'expression douce et froide que cet Ange montrait et ce ne sont les derniers sourires d'un impuissant amour qui auraient accompli le miracle souhaité. L'Ange gardait pour lui fièrement sa propre miséricorde.
Tous, à la recherche de douceur, de tendresse et de réconfort, ne trouvèrent, dans les dernières lueurs, que le terme d'un destin. Lorsque les paupières lourdes de reproches se baissèrent doucement, chacun crut entrevoir un instant, le moment de sa fin.
Ange d'amour, Ange de passion, ton regard me hante jusqu'à la déraison.
Par-delà les grands vents, par-delà les frontières,
Dans ce pays soleil aux vagues de sable fin,
Là ou malgré la croix et malgré la prière,
Elle nous quitta un jour pour des lieux bien plus loin.
Revoyant son sourire aux dernières visites,
La serrant sur mon coeur comme pour la retenir,
Cette image à jamais me berce aux souvenirs . Ophrys
A Angèle née le 7 mars 1914 Notre Maman