Mille credos (suite) : Les Orgues de la Colère... (seconde publication)
Au réveil de la mémoire du jeune élève que je fus, j'ai le "pouvoir" ici de réunir virtuellement l'image d'un endroit cher à mon coeur et la musique que j'y associe à jamais.
Lorsque les contraintes familiales ou quelques mauvaises notes nous consignaient durant de longs week-end à l'école, il y avait un lieu magique et parfaitement adapté pour l'expression de ma colère, expression de ma misère. Comme le cri d'un enfant, le hurlement d'un homme dans la douleur, j'ai utilisé la musique dont les morceaux choisis correspondaient exactement à mes états d'âme.
Ainsi, pendant des heures, par l'intermédiaire de mon ami Emmanuel Ferrer-Laloé, organiste en herbe à l'époque, grand chef d'orchestre aujourd'hui, je jouissais d'un pouvoir de contestation inimaginable.
Je montais avec lui dans la chapelle de l'Ecole, pendant ses répétitions autorisées et je tournais les pages d'une oeuvre que je dédiais, enrobée de ma haine envers ceux qui m'avaient fait mal. Une seule oeuvre servait en fait à ces instincts vengeurs, la voici. Mettre en pause la musique du blog.
Ma colère quelques fois était telle que mon cher camarade, avec une infinie patience, devait reprendre encore et encore les passages la rendant plus audible à l'extérieur et pourquoi pas, à l'univers tout entier. Je le vois à chaque fin de phrase musicale, se lever sur les pédales de bois et le clavier d'ivoire, pour mieux les écraser de tout son poids...et du mien.
Vous reconnaîtrez l'oeuvre et vous comprendrez, peut-être, à quoi peuvent bien servir les Orgues de la Colère sinon à interpréter une Toccata et à rêver d'une Fugue... (ãTchema mai2010)