Le Lieu
Du haut de ma tour d'ivoire, près de mon étoile d'amour, je contemplais naïf l'histoire d'un pays qu'un jour je quitterai.
De cet ilot paisible surplombant le quartier, chaque instant produisait l'événement. La juste hauteur qui m'éloignait de l'action, servait de rempart au danger de la guerre qui grondait.
En haut, rien ne pouvait atteindre la paisible insouciance de l'enfance.
Plus d'un demi-siècle sépare ces deux photos. Pourtant dans le fond de ma vieille mémoire, les bruits, les odeurs et les souvenirs qui s'y rattachent, sont parfaitement précis.
On vient de m'offrir ce livre ALGER SOUS LE CIEL qui montre la cité aujourd'hui. Au cours d'un survol et malgré le profond changement de son architecture, l'âme de ma ville natale est saisissante. Curieusement, mon immeuble y apparaît plusieurs fois.
Jusqu'à La Pérouse, ma plage, où seule la couleur du sable me semble plus vraie.